Une ode aux femmes réalisatrices

Dans les années 1910-1920, l’engagement artistique et politique des réalisatrices Loïs Weber et Germaine Dulac fut immense. Ces deux figures majeures de l’avant-garde du cinéma muet, l’une américaine, et l’autre française, qui furent également scénaristes et productrices, bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance beaucoup trop discrète au regard de l’importance de leur filmographie et de leur place dans l’histoire du cinéma.

Militantes féministes hyperactives, Loïs Weber revendique le droit à l’avortement, l’égalité salariale hommes/femmes et fait campagne pour le contrôle des naissances, tandis que Germaine Dulac s’engage sans relâche pour le droit de vote des femmes.

Ce ciné-concert sur les films Suspense (1913) et La Cigarette (1919), redonne une place centrale à ces deux oeuvres d’une inventivité prodigieuse, marquées par une puissante dimension rythmique et sensorielle. Mêlant instruments (saxophones et violoncelle), platine et petits objets, le geste musical tour à tour mélodique, texturé, acoustique ou électrique, s’y déploie dans une écriture extrêmement précise, indissociable du scénario et de la plastique des images, et développe un imaginaire musical riche et résolument contemporain